Santé mentale des cadets au début du Programme de formation de la GRC

Pourquoi avoir effectué cette étude ?

Une forte proportion des membres actifs de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) déclare avoir des symptômes de troubles de santé mentale, comme le Trouble de stress post-traumatique (TSPT) et le Trouble dépressif caractérisé (TDC), dont la moitié d’entre eux obtiennent un résultat positif d’un, ou de plus d’un, trouble de santé mentale.

Dans le passé, on a souvent attribué les problèmes de santé mentale au dépistage insuffisant de la santé mentale des recrues, malgré le fait que l’état de santé mentale des cadets qui entreprennent le Programme de formation des cadets (PFC) de la GRC soit inconnu. La présente étude a été conçue dans le but de procurer une première évaluation de la santé mentale des cadets, alors qu’ils commencent le PFC.

Qu’est-ce que l’étude a accompli ?

La recherche en cours fait partie d’une plus grande étude de la GRC, conçue pour développer, déployer, et évaluer l’impact d’un système d’évaluations continues annuelles, mensuelles et quotidiennes, fondées sur des données probantes. Vous pouvez consulter le sommaire de recherche du protocole, déjà publié ici.

Les participants, des cadets de la GRC qui débutaient le PFC de 26 semaines, ont été invités à participer à l’étude sur une base volontaire, dans le cadre de la formation standard. La présente étude se concentre sur des données recueillies entre mai 2019 et octobre 2021, entre autres: les sondages en ligne évaluant les symptômes de santé mentale autoévalués remplis par 772 participants ; ainsi que les entrevues cliniques évaluant la santé mentale passée et actuelle, auxquelles ont participé 736 cadets. Au total, 707 participants ont répondu à la fois aux sondages et aux entrevues.

Qu’a-t-on découvert ?

Il y avait quelques différences statistiquement significatives entre les symptômes de trouble de santé mentale dans les catégories démographiques. Selon les mesures autoévaluées, les cadettes étaient plus susceptibles d’obtenir un test positif d’un TDC, d’un Trouble d’anxiété généralisée (TAG), ou d’un Trouble d’anxiété sociale (TAS) présent. Selon les entrevues cliniques, les femmes étaient moins susceptibles que les hommes de répondre aux critères du Trouble de l’usage de l’alcool (TUA).

Comparaisons avec la population générale :

Étant donné les différents modèles d’évaluation et l’incapacité de contrôler les facteurs sociodémographiques, les comparaisons doivent être interprétées avec prudence. Les participants étaient plus susceptibles de rapporter des symptômes de TAG que la population générale au cours des deux semaines précédentes, possiblement à cause des facteurs de stress temporaires liés au fait de commencer le PFC. Selon les entrevues cliniques, les participants étaient en fait moins susceptibles d’obtenir un test positif pour un trouble de santé mentale courant (6,3 %) que la population générale (10,1 %). Comparativement à la population générale (33,1 %) et selon les résultats des autoévaluations (3, 9 %) et des entrevues cliniques (12,4 %), les participants étaient aussi moins susceptibles d’avoir des difficultés avec un problème de santé mentale passé.

Comparaisons aux membres actifs de la GRC :
Les données ont aussi été comparées à celles déjà publiées de membres de la GRC qui servaient en moyenne depuis 17,42 ans. En général, les participants à l’étude ont rapporté moins de symptômes de troubles de santé mentale, et obtenu moins de résultats positifs que les membres actifs de la GRC.

Quelles mesures prendre maintenant ?

Les résultats actuels permettent de remédier au manque de recherche existante, en procurant des données initiales concernant la santé mentale des cadets qui entreprennent le PFC. Les données indiquent que les cadets présentent une prévalence plus faible de symptômes de trouble d’anxiété, de l’humeur, ou liés aux traumatismes que la population générale, et une prévalence beaucoup plus faible que celle des membres actifs de la GRC. Les résultats s’opposent à la notion qu’un dépistage plus rigoureux de la santé mentale des cadets réduirait la prévalence des troubles de santé mentale chez les membres actifs de la GRC. Les résultats mettent en évidence l’importance de la recherche centrée sur les cadets au début de leur formation, et suggèrent que les soutiens de santé mentale en cours sont nécessaires afin d’atténuer les répercussions considérables sur la santé mentale que subissent les membres qui servent dans la GRC.

Les résultats contribuent à faire avancer le tout premier Plan d’action national sur les Blessures de stress post-traumatique au Canada, y compris un investissement supplémentaire afin de soutenir la santé mentale et le bien-être des membres du personnel de la sécurité publique.

L’Étude de la GRC est financée par la GRC, le gouvernement du Canada, et le ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile. L. Lix est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les méthodes d’amélioration des données électroniques sur la santé. T. O. Afifi est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les traumatismes de l’enfance et la résilience. S. H. STEWART. Stewart est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en dépendances et santé mentale. Le développement, les analyses et la diffusion de l’article actuel ont été rendus possibles grâce à une généreuse subvention très appréciée de la Fondation Medavie.

La formulation originale de cette étude a été modifiée et abrégée pour ce sommaire de recherche.



Consultez l’étude complète ici

Étude d’origine :
Carleton, R. N., Jamshidi, L., Maguire, K. Q., Lix, L. M., Stewart, S. H., Afifi, T. O., Sareen, J., Andrews, K. L., Jones, N. A., Nisbet, J., Sauer-Zavala, S., Neary, J. P., Brunet, A., Krätzig, G. P., Fletcher, A. J., Teckchandani, T. A., Keane, T. M., and Asmundson, G. J G. (in press). Mental Health of Royal Canadian Mounted Police at the Start of the Cadet Training Program. Canadian Journal of Psychiatry/La Revue canadienne de psychiatrie. doi:10.1177/07067437221147425

Rédigé par K. Vincent

Note : Dans le texte, le genre masculin est utilisé au sens neutre et désigne les femmes autant que les hommes.

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